Une nouvelle caméra pour observer presque toute la biodiversité

Au revoir aux pièges photographiques pour protéger et gérer la biodiversité et bonjour aux caméras à vision embarquée. Cette technologie innovante a été mise au point par des chercheurs de Westlake Université en collaboration avec l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). Cette caméra est capable d’analyser les images en temps réel des animaux et des plantes en continu. Les deux organismes ont publié les résultats de l’utilisation de cette technologie dans les résultats le 28 octobre 2024 dans la revue Methods in Ecology and Evolution.

« Le dispositif a montré son efficacité dans de nombreux domaines d’application, de l’étude du comportement à l’écologie du paysage en passant par l’agronomie. Il pourrait être utile aux parcs naturels car l’appareil peut fonctionner en dehors du réseau électrique et sans connexion à l'internet », relate l’Inrae dans un communiqué de presse diffusé ce mardi 29 octobre 2024.

Une caméra pour apporter des preuves

Testés sur six cas d’études dans les régions tempérées et tropicales de Chine, les appareils conçus se veulent légers et étanches, alimentés par des batteries. Leurs boîtiers disposent d’une autonomie de plusieurs jours et peuvent être reliés à une batterie externe ou des petits panneaux solaires. « Dans ce système, l’appareil photo est associé à des traitements algorithmiques, ce qui permet, contrairement aux pièges photographiques, d’extraire des informations provenant des images en direct via la reconnaissance de formes, l’analyse de mouvement ou encore la détection d’objets », détaillent les scientifiques français.

Quelles prouesses ont été réalisées par la caméra high-tech ? Observer des insectes ravageurs nocturnes, des abeilles pollinisant des fleurs de colza ou des œillets tapissant le sol. Mais pas seulement. Sur l’île de Hainan, située au sud de la Chine, tout le monde sait que les fleurs de durian sont pollinisées par les renards volants, une espèce de très grande chauve-souris frugivore. Pour autant, aucune preuve ne pouvait l’attester et la pollinisation des fleurs était faite à la main.

Finalement, après douze nuits d’installation consécutives du dispositif, celui-ci a récolté 122 images de renards volants, dont 59 où le mammifère butine une fleur. Déjà breveté et commercialisé en Chine, le système est également disponible à l’international. Il comprend aussi une version ouverte en libre accès, imprimable en 3D, encore développée par le chercheur de l'Inrae et ses nouveaux partenaires et collègues français.